Aide au soja à 58 €/ha, contre 100200 €/ha espérée par la profession
La Fop et le Snia ont exprimé leur mécontentement de voir l'aide à l'hectare reculer. Le gouvernement s'en défend, indiquant que l'enveloppe globale reste stable à 5,8 M€.
Le décret n°2016-498 relatif à un apport de trésorerie remboursable au bénéfice des agriculteurs, publié au journal officiel le 23 avril 2016, indique une aide à la production de soja à hauteur de 58 €/ha. Or, le plan protéines végétales 2014-2020 présenté par Stéphane Le Foll en décembre 2014 prévoyait un montant unitaire pour cette culture de 100 à 200 €/ha.
Baisse des surfaces françaises ?
La Fédération des producteurs d'oléagineux et de protéagineux (Fop) dénonce dans un communiqué du 26 avril « un très mauvais coup porté à la culture de soja en France ». « Cette nouvelle peut peser sur les choix de semis des producteurs, alors que nous nous efforçons à créer une filière non OGM, afin de réduire la dépendance française aux importations », s'est exprimé Thibault Ledermann, responsable communication de l'organisation. Même son de cloche du côté du Snia, le syndicat National de l'Industrie de la Nutrition Animale. « Le montant de cette aide, inférieur à celui attendu, risque de nuire à l'avenir de la filière soja et aux investissements tant au niveau de la production que de la transformation », peut-on lire dans son communiqué du 27 avril.
Contacté, le ministère de l'Agriculture se défend d'avoir réduit l'aide. « L'enveloppe pour l'aide au soja est toujours de 5,8 M€ », explique un expert du ministère. Il précise que lorsque le dossier a été déposé à la Commission euro-péenne en 2014 afin de définir les aides couplées à l'hectare, les surfaces devaient se déclarer sur la période 2009-2013. Sur cette dernière, c'est la surface maximale de soja qui est retenue pour le calcul de l'aide, qui a été atteinte en 2011, à 49.000 ha. Or, en 2015, elles ont doublé, atteignant un peu plus de 100.000 ha, modifiant le calcul, soit 5,8 M€/100.000 ha = 58 €/ha, contre 5,8 M€/49.000 ha = 118 €/ha au moment du dépôt du dossier. « Il n'est pas dans l'intérêt de la filière française de soja que nous déclarions une forte hausse des surfaces, sous peine de voir Bruxelles réduire les aides », complète-t-il. Le spécialiste rappelle que ce chiffre est temporaire, susceptible d'évoluer dans l'année.