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Comportement des animaux
Bien observer pour bien élever

Comprendre les comportements des bovins et améliorer sa relation avec les animaux permet d’éviter des accidents, de faciliter les manipulations et de renouveler le plaisir de la conduite des troupeaux. plan technique et économique.

Savoir observer les signes qu’ils émettent en situation de stress est aussi un moyen d’atteindre un meilleur fonctionnement du troupeau.
Savoir observer les signes qu’ils émettent en situation de stress est aussi un moyen d’atteindre un meilleur fonctionnement du troupeau.
© F.Alteroche

Les bovins sont des animaux grégaires, avec une hiérarchie sociale qui se met en place dans chaque groupe composé de plus de trois individus. Et de leur passé ancestral d’animal sauvage espèce « proie », ils conservent un certain nombre de comportements face à un prédateur potentiel. Quand un animal adulte est introduit dans un groupe, il doit y trouver sa place entre dominant ou dominé. La plupart du temps, cela se fait rapidement dès la première heure et sans brutalité, par le biais de signaux comportementaux comme des postures de la tête et de la queue et des balancements de la tête, comportement d’intimidation. « Tant que la hiérarchie n’est pas établie, les menaces peuvent déboucher sur un combat cornes contre cornes et avec des coups de tête en direction du cou », expliquent l’Inra et l’Institut de l’élevage. Le rang social est déterminé d’abord par le poids et la taille des animaux. D’autres facteurs entrent aussi en jeu comme l’âge, la présence ou non de cornes, le tempérament de l’animal, l’état hormonal, la race. « L’ancienneté de la présence dans le groupe est souvent un facteur déterminant. » La hiérarchie s’exprime surtout quand les accès aux abreuvoirs, à la nourriture, aux zones d’ombre au pré, etc. sont limités. « Le regroupement d’animaux, leur isolement ou l’embarquement de plusieurs lots rompent la hiérarchie et constituent un stress. Il est nécessaire de laisser un temps d’adaptation aux animaux pour établir une nouvelle hiérarchie. » Il existe une autre catégorie d’animaux au sein du groupe: les meneuses, qui s’identifient du fait que ce sont celles qui viennent vers l’homme. Elles initient les déplacements par exemple au pâturage, et sont suivies par les autres. C’est toujours la même vache qui mène pour une activité donnée mais ce peut très bien en être une autre pour une autre activité. Il n’y a pas de relation avec la position dans la hiérarchie. Les meneuses ont souvent une position sociale intermédiaire et sont souvent les plus expérimentées du troupeau.

Une structure matriarcale et des affinités

Le repos, la prise d’alimentation, le déplacement ont lieu en groupe. Le rythme d’activité répond aussi à des critères physiologiques. L’ingestion se situe sur deux périodes principales : entre 7 et 9 heures le matin, et entre 18 et 20 heures le soir. Deux repas moins importants ont lieu, en fin de matinée et en début de nuit. La structure du troupeau est de type matriarcal : les vaches forment un groupe structuré avec leurs veaux et les jeunes. Certaines vaches sont dédiées à la protection des veaux et d’autres à l’agression des intrus. Les mâles adultes ne font pas partie du groupe. La mère reconnaît son veau d’abord par les odeurs. Elle reconnaît aussi à distance son pelage. Le veau est capable de reconnaître le meuglement de sa mère. « Il est important de laisser la mère pratiquer le toilettage du veau nouveau-né pour établir le lien maternel et renforcer le bien-être des deux animaux. » La mère et le veau forment alors une équipe, elle se comporte en gardienne. En général la petite génisse hérite du statut social de sa mère tant qu’elle lui est associée. Les liens mère-fille peuvent persister plusieurs années. Les bovins communiquent entre eux par les postures, les odeurs, et aussi par les meuglements qui peuvent signifier un avertissement, une menace, un appel, une provocation au combat, la peur ou la douleur. Les bovinspratiquent aussi le « toilettage social », qui se caractérise par le léchage d’un autre animal dans les zones proches de la tête et du cou, mais aussi sur la croupe et le dos. Ces zones sont inaccessibles par l’animal lui-même. « Le toilettage social indique les affinités entre animaux. Il permettrait de les apaiser après un stress. Ils adoptent des postures de relaxation (cou, oreilles). Une relation entre durée du toilettage et un gain de poids ou une augmentation de la production de lait a parfois été observée », selon l’Inra et l’Institut de l’élevage. Les affinités s’établissent très tôt, entre la naissance et l’âge de 6 mois. Elles sont très stables et perdurent tout au long de la vie commune. Elles diminuent les conséquences des situations de compétition. La connaissance des affinités entre animaux peut aussi être utilisée pour faciliter les interventions.

Les sens en éveil

L’oeil des bovin est plus sensible à la lumière que celui des hommes et ils craignent les contrastes lumineux. « Le passage d’une zone éclairée à une zone sombre nécessite un temps d’adaptation de quelques minutes. » Leur vision lointaine est nette mais sa mise au point est lente. La vision des mouvements est plus détaillée que chez l’homme, ce qui explique les réactions de fuite des bovins face à des mouvements rapides et la nécessité pour l’éleveur de se déplacer lentement et régulièrement. Ils ont un champ de vision de 330° : sans bouger la tête, ils voient tout autour d’eux à l’exception d’une zone étroite située derrière eux. Approcher un bovin par l’arrière risque donc de le surprendre. L’odorat est un sens primordial pour les bovins, qui s’appuie sur deux organes : la muqueuse des naseaux et l’organe de Jacobson ou organe voméro-nasal. Celuici est situé dans la bouche, au niveau du palet supérieur. Il entre en action en particulier avec le « comportement de Flehmen » (lèvre supérieure relevée et langue à plat) pour repérer et stimuler le partenaire pour la reproduction. Les bovins perçoivent les phéromones, molécules présentes dans l’urine, les fecès, la transpiration, les sécrétions vaginales, qui permettent la communication entre animaux et les chercheurs pensent que les bovins perçoivent les odeurs de peur ou d’énervement émanant de l’homme. L’ouïe des bovins est elle aussi beaucoup plus sensible que celle de l’homme et ils dressent les oreilles en permanence. Ils sont très sensibles aux sons aigus et les sons graves ont tendance à les apaiser. Leur sensibilité tactile est aussi très développée. Il existe des points dits sensibles où elle est plus forte qui les apaisent ou les immobilisent : les crêtes du palais, l’épi dorsal. Il existe aussi des zones très sensibles à la douleur : le mufle, la base des oreilles, la mamelle, les zones génitales des mâles qui doivent être manipulées avec de grandes précautions.

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