Une gestion des primipares différente selon l'âge au premier vêlage
La chambre d'agriculture
du Maine-et-Loire a effectué une étude comparant la carrière
de bêtes vêlant à 24, 30
ou 36 mois.
par les éleveurs pour
un premier part à 24 mois possèdent un meilleur potentiel que les autres.
Une étude sur l'âge au vêlage a été menée dans six élevages charolais du Maine-et-Loire, adhérents au contrôle de performances, fortement utilisateurs de l'insémination animale. Ainsi, l'impact au premier vêlage a été analysé sur les performances propres de 774 carrières de génisses, avant et après le premier vêlage, ainsi que sur leur descendance et ce, sur quinze campagnes. Dans ces troupeaux, organisés en simple ou double périodes de vêlages, on rencontre au moins deux âges différents pour la première mise bas.
Premier constat : « il existe un effet de l'ascendance paternelle sur le devenir des génisses qui s'explique par des pères aux index significativement plus élevés, notamment en CRsev (croissance au sevrage) et en ISEVR (indice de synthèse au sevrage) pour les génisses destinées à un vêlage précoce », observe Julien Fortin de la chambre d'agriculture de Maine-et-Loire.
Les éleveurs sélectionnent les animaux en fonction de leur poids (les plus lourds) et de leur développement squelettique au sevrage (les plus développés) pour un vêlage précoce. La conformation ne semble pas apparaître comme un critère de sélection. Le choix du vêlage 24 mois est donc fait, sur les animaux exprimant le plus fort potentiel.
Des conditions de vêlage plus difficiles
Globalement dans le choix des accouplements, les éleveurs ont la volonté de sécuriser le premier vêlage et ce, d'autant plus lorsqu'il a lieu à 24 mois. Les veaux, issus de mises bas précoces, naissent plus légers, ce qui s'explique par l'utilisation de pères aux index facilité de naissance significativement plus importants que pour les vêlages à 30 mois ou à 36 mois. Ils sont également plus petits au pointage et démarrent plus doucement (PAT à 120 jours inférieurs), mais rattrapent ensuite leur retard. « En effet, il n'y a plus de différence à 210 jours quel que soit l'âge au premier part. Toutefois et contrairement à de précédents travaux (Farrié et al en 2008), des conditions de naissance plus difficiles ont été observées pour les mises bas à 24 mois. La mortalité au sevrage se situe quant à elle autour de la moyenne de la race », précise Julien Fortin.
Malgré des performances différentes au premier vêlage, les primipares de 24 mois n'ont pas plus de difficultés que celles de 30 ou 36 mois à féconder de nouveau, comme le montre l'intervalle vêlage-vêlage entre la première et la seconde mise bas. Le constat est le même pour les conditions de naissance et la mortalité. « Par contre, fait marquant, la stratégie de réforme adoptée par les éleveurs change selon l'âge au premier vêlage. Les primipares âgées de 24 mois ont en effet plus souvent une seconde chance, même si elles vêlent plus difficilement ou donnent naissance à un veau mort. Cet état de fait peut s'expliquer par le souhait de limiter la réforme précoce de jeunes animaux à fort potentiel et par la peur d'avoir de plus petites carcasses à cet âge », note l'auteur de l'étude.
Les femelles en vêlage 24 mois sont abattues plus jeunes, néanmoins leur carrière est comparable à celle des bêtes ayant mis bas la première fois à 36 mois. Celles ayant vêlé à 30 mois ont, en moyenne, les carrières les plus longues. Même si les âges à l'abattage sont différents, ils n'impactent pas le poids carcasse.