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Cinquième quartier : des débouchés croissants à l’export

La situation des marchés du 5e quartier est assez paradoxale : érosion de la consommation française et demande croissante à l’étranger. Les équilibres sont rompus au sein des utilisateurs.

La consommation des ménages français en produits tripiers et abats est en chute.
La consommation des ménages français en produits tripiers et abats est en chute.
© C. Delisle

Une étude sur la valorisation du 5e quartier (abats et produits tripiers, os, graisses et produits sanguins, cuirs et peaux) dans les secteurs bovin, ovin et porcin a été réalisée par Blézat Consulting sur la demande de FranceAgriMer. Son objectif étant d’éclairer les professionnels des filières animales sur ce marché.
De ce travail ressort une situation de marché très paradoxale. Avec d’un côté, une érosion de la consommation des ménages français en produits tripiers et abats et de l’autre une brusque accélération vers les marchés de l’export (Chine et certains pays d’Afrique). En effet, en 2011, nos exportations en abats en ovins, bovins et porcs étaient en augmentation et avoisinaient les 149 400 tonnes. À l’inverse, nos importations et la consommation française ont chuté pour atteindre respectivement 64 400 et 43 000 tonnes.
Les auteurs préconisent par ailleurs quelques pistes pour relancer la consommation intérieure d’abats, car si les volumes représentent 10 à 15 % du gisement, la valorisation des abats apporterait 0,14 à 0,15 €/kilo équivalent carcasse (kgec) en gros bovins et 0,16 €/kgec pour les peaux, soit 8 % du prix de la viande entrée abattoir. Ainsi, ils proposent des opérations découverte pour séduire de nouveaux consommateurs, l’innovation dans les plats préparés pour élaborer des produits « tendance », un retour aux valeurs traditionnelles en temps de crise, une pénétration renforcée en restauration hors domicile.

Des structures variables d’un pays à l’autre


Ils ont ensuite été amenés à comparer l’organisation des filières de valorisation du 5e quartier française, hollandaise, allemande et irlandaise. Cet état des lieux a permis de mettre en avant la variabilité des structures de valorisation des coproduits animaux, d’un pays à l’autre. Ces différences étant le fait de plusieurs éléments : l’évolution de la consommation alimentaire sur le marché intérieur et la nécessité d’exporter (charcuterie et abats), la présence d’un tissu industriel (chimie, automobile…) ou d’une main-d’œuvre compétitive (boyauderie allemande, par exemple) et de choix politiques ou professionnels (incorporation dans l’alimentation animale de corps gras animaux ou à terme, de protéines animales transformées) qui impactent directement les possibilités de diversification des approvisionnements pour les fabricants d’aliments du bétail, face à la volatilité des prix d’autres matières premières, notamment végétales.
D’autre part, « si la France tire bien son épingle du jeu dans l’exportation des cuirs, avec des produits de qualité supérieure et des prix plus élevés que ses concurrents, la situation est plus contrastée dans le secteur des abats. » De plus, dans un contexte de réduction des disponibilités en 5e quartier, lié à la diminution des effectifs d’animaux en France, la demande soutenue de certains pays émergents ou émergés pourrait également provoquer le renchérissement des coproduits animaux et déstabiliser certaines filières qui ne disposent pas de produits de substitution (charcuterie, pet-food…). Les freins réglementaires de nature à limiter la valorisation des produits issus du 5e quartier sont par ailleurs importants en France, contrairement à ses concurrents.


Pour plus de détails, l’étude complète et sa synthèse sont disponibles sur le portail Internet de FranceAgriMer :

http://www.franceagrimer.fr/filiere-viandes/Viandes-rouges/Informations…

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