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Les premiers contours de Charolais +

À l’occasion du dernier Simagena, quelques éléments relatifs au futur mode de fonctionnement de Charolais +, le second Organisme de sélection de la race Charolaise ont été dévoilés.

Depuis le 8 août dernier, avec la publication au Journal officiel de l’agrément par le ministère de l’Agriculture de Charolais +, en tant qu’Organisme de sélection, il existe deux OS pour la race Charolaise. Le nouveau est basé à Douai, dans le Nord, au siège de Gènes Diffusion, l’entreprise de sélection à l’initiative de la création de ce nouvel OS. Il a été brièvement présenté lors du Simagena.

Pour aller à l’encontre de certaines rumeurs, les responsables du nouvel OS ont tenu à rappeler que l’arrivée de Charolais + ne signifie pas pour autant qu’il y aura à terme deux races Charolaise. Le code race (38) et la définition du standard des animaux demeureront identiques aux Charolais « canal historique ». Il n’y aura pas non plus d’exclusivité pour l’utilisation des reproducteurs. Les paillettes charolaises issues du programme de sélection Evolution tout comme les reproducteurs issus d’élevages adhérents à l’OS historique, ou leurs paillettes, pourront parfaitement être utilisés.

Les quatre missions réglementaires de Charolais +

Le nouveau contexte lié à la mise en place du règlement zootechnique européen a été succinctement présenté avec les quatre missions de l’OS versus RZE. Pour Charolais +, la conduite du programme de sélection sera confiée à Gènes Diffusion. Sur ces aspects, les orientations raciales seront prioritairement axées sur quatre principaux volets.
Le premier va dans le sens de davantage d’autonomie au moment des vêlages : poids de naissance modérés, meilleures conditions de naissance et vitalité du veau nouveau-né…
Le second concerne le potentiel de croissance en cherchant surtout à améliorer les croissances avant sevrage en confortant l’aptitude laitière des mères.
Le troisième est relatif à la finesse d’os, de façon à aller dans le sens d’un meilleur rendement viande sur os des carcasses. Sur ce même volet, la volonté est d’initier un travail sur le lien entre la génétique et la qualité de la viande et en particulier sa tendreté en travaillant pour cela en lien avec un important abatteur dont une bonne part des tonnages sont le fait de bovins charolais.
Le quatrième volet vise à donner une part accrue au recours à la génomique dans le tri des reproducteurs.

La seconde mission réglementaire de l’OS Charolais +, à savoir le contrôle de performance en ferme sera déléguée aux acteurs historiques de ce secteur. Des accords ont été passés avec eux en ce sens. Pour l’indexation génétique des reproducteurs qui est la troisième mission réglementaire des OS, une convention a été signée avec GenEval, la nouvelle entité en charge du calcul des index. Le génotypage sera lui réalisé avec l’outil GD Scan propre à Gènes Diffusion. Enfin, la tenue du livre généalogique et la coordination des différentes missions réglementaires du nouvel OS seront assurées par Charolais + dont le président est Cyrille Thomas, éleveur dans la Loire et également président de la section Charolaise de Gènes Diffusion.

Enregistrement et qualification

Le processus d’enregistrement dans le livre généalogique sera possible pour tous les animaux Charolais détenus dans des élevages adhérents à la certification de parenté bovine (ex-état civil bovin). Ces élevages seront susceptibles d’apporter de précieuses informations pour aller dans le sens d’une meilleure évaluation des reproducteurs.

La qualification sera réservée aux seuls reproducteurs enregistrés dans le livre avec des exigences différentes selon le sexe. Seuls les mâles génotypés pourront être qualifiés. « En plus de l’indexation GD Scan, le génotypage amène des garanties pour certifier filiation et compatibilité génétique. Il permet également d’avoir connaissance des gènes d’intérêt (gène sans corne, gène culard, ataxie et Blind.) Pour un taureau qui va engendrer un grand nombre de descendants, ce sont des informations capitales à connaître. Elles permettent de l’utiliser en connaissance de cause », explique Sébastien Landemaine, responsable génétique races allaitantes pour Gènes Diffusion.

La volonté est également de mieux situer le potentiel économique des animaux. Une hiérarchisation des reproducteurs selon la plus-value qu’ils doivent en théorie apporter à leur descendance d’après leur potentiel génétique va être instituée. Ce nouvel index économique traduit en euros et baptisé GDMerit sera attribué à tout reproducteur inscrit pour lequel une évaluation génomique GDScan aura pu être réalisée et donc sur ce qu’il est en mesure d’apporter à sa descendance en termes de plus-value. Des discussions sont en cours pour permettre, à terme, aux jeunes mâles Charolais + d’intégrer les différentes stations évaluant sur leurs performances propres les jeunes taureaux charolais destinés à une utilisation en monte naturelle. Pour réaliser le travail dans les élevages, Charolais + entend s’appuyer sur les coopératives d’IA, leurs techniciens et leurs inséminateurs. Mais également sur les techniciens du contrôle de performances.

 

 

Aucun chiffre n’a été dévoilé sur le nombre d’élevages et de femelles reproductrices qui pourraient, au moins dans un premier temps, être concernés par ce nouvel OS. « Charolais + est en marche. Le dossier avance, même si tout n’est pas encore parfaitement abouti », reconnaît Sébastien Landemaine.

En février, aucun élevage n’était encore adhérent à Charolais + dans la mesure où toutes les décisions relatives aux modalités d’adhésion et en particulier les tarifs n’ont pas encore été prises ou du moins dévoilées. « Nous organiserons une journée de présentation en juin pour exposer dans les détails comment ce nouvel organisme de sélection va fonctionner et, entre autres, quels seront les tarifs pour les éleveurs qui choisiront d’adhérer. »

Des prospections sur le terrain dans les élevages seront réalisées dans la foulée. Les éleveurs de tous les départements pourront être concernés. « Nous n’aurons pas de restrictions sur le plan géographique. »

Rappel sur GenEval

L’État français a profité de la mise en place du RZE pour se désengager du financement de l’indexation des ruminants. Jusqu’à l’automne dernier, ce travail était conjointement réalisé et financé par l’Inra et l’Institut de l’élevage. Suite au désengagement de l’Inra et donc de l’État pour la réalisation et donc le financement de ce travail, l’association GénEval a été créée en octobre 2018 pour les évaluations de routine. Elle comprend deux membres : Allice (fédérations des entreprises de sélection) et races de France (fédération des organismes de sélection). À l’échelle de l’ensemble des races bovines (allaitantes et laitières), le coût de cette indexation est de 1,4 million d’euros par an. Le mode de prise en charge de cette somme et sa répartition par les différents acteurs de la génétique française sont actuellement en pleine discussion.

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