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Des bâtiments semi-couverts compacts et économes

Constitués de modules indépendants à structure bois, les bâtiments Stabeco fonctionnent techniquement très bien. Pour un coût très compétitif.

Ne couvrir que ce qui est nécessaire : le couchage et l’alimentation, tel est le concept des bâtiments Stabeco. Des bâtiments semi-couverts mis au point par l’entreprise Roiné, basée en Ille-et-Vilaine, avec l’appui de l’Institut de l’élevage dans le cadre d’un programme de recherche sur les bâtiments économes. « Ils mériteraient d’avoir plus de succès, affirme Jacques Capdeville, de l’Institut de l’élevage. Ce sont des stabulations à logettes de construction simple, compactes, adaptées aux besoins de l’animal. » Elles sont constituées de modules indépendants à structure bois, monopentes ou bipentes, agencés entre eux pour satisfaire à la configuration souhaitée (2-3 ou plus rangées de logettes, couloir de paillage ou pas…). Les couloirs d’exercice sont semi-couverts. Elles n’ont pas grand-chose à voir avec les niches à vaches d’il y a trente ans : le concept est beaucoup plus adaptable et évolutif. Les modules Stabeco sont proposés en kit ou « clés en main ». L’orientation, l’agencement des modules, les hauteurs, les débords de toiture et le bardage sont adaptés pour tenir compte des vents dominants et faire en sorte que les animaux soient bien abrités. Le bâtiment est bien ventilé par effet cheminée. Quant au risque de gel en hiver, « il est gérable avec un système d’abreuvement hors gel  et des racleurs sécurisés ».

Une ventilation naturelle maîtrisée

Il existe aujourd’hui en France une quarantaine de stabulation de ce type. Dans l’Ain, les associés du Gaec Chaneaz ont six ans de recul sur leur stabulation. Un bâtiment de 84 mètres de long avec système robotisé prévu pour 125 vaches traites. Ils ont été séduits après avoir vu en Dordogne le tout premier bâtiment Stabeco. Et par le coût de ce type de construction. Selon l’entreprise Roiné, l’économie par rapport à un bâtiment classique est de l’ordre de 20 à 30 % ; elle est réalisée sur le bardage (lié à la faible hauteur), les systèmes de ventilation (pas de faitière pare-vent), l’éclairage ( pas besoin de translucides) et l’absence de portes sur les pignons.

Au Gaec de Chaneaz, les modules Stabeco (posés-bardés-toit en fibros) se chiffrent à 100 000 € HT auxquel viennent s’ajouter 126 000 € HT de maçonnerie. « Il n’y a pas de longues portées qui nécessitent de gros poteaux et des fondations consommant beaucoup de mètres cubes de béton », soulignent les associés. Au total, avec les deux robots Lely A4, les 137 logettes, la petite aire paillée pour les vaches à problème, la fosse à lisier de 3 200 m3 et trois racleurs (deux dans les couloirs et un troisième reprenant les déjections pour les pousser vers la fosse), la facture s’est élevée à 660 000 € HT pour 1,3 million de litres de lait produits. Le bâtiment est constitué de quatre modules : un module « laiterie+robots », un module avec une rangée de logettes (à l’Est - bardage bois), un module avec deux rangées de logettes en vis-à-vis (au milieu), un module « couloir d’alimentation » (à l’Ouest - filet enroulable). Vient s’ajouter côté Nord sur le pan ouest un petit module initialement prévu pour garer la benne et qui héberge aujourd’hui deux cases à veaux. À la demande du Gaec, la toiture a été réhaussée à 4 mètres (au point bas de la toiture) pour permettre le passage de la pailleuse. « Cela nous permet aussi d’utiliser notre télescopique pour relever une vache si besoin », précisent-ils. Les couloirs d’exercice ont par ailleurs été élargis à 5 mètres devant les cornadis et à 4,5 mètres devant les robots. 

« Les vaches s’y sentent bien »

Les pignons, ouverts sauf sur la partie centrale, sont orientés Nord-Sud. Ce qui permet de bien ventiler le bâtiment par un effet cheminée. « Quand il fait très chaud l’été, il y a toujours un peu d’air qui circule, en hauteur, dans les couloirs d’exercice. Il fait bien moins chaud que dans l’ancienne stabulation paillée. » En revanche les vaches ne reçoivent pas de vent sur le dos quand elles sont couchées dans les logettes. « On le voit bien quand on paille les logettes, la paille hachée ne vole pas. »

Les vaches produisent en moyenne 9 900 kg de lait à 43,6 de TB et 33,8 de TP. Elles ont accès de fin février à octobre à deux parcelles d’exercice de 5 hectares (une pour la semaine, l’autre pour le week-end). « On voit que le troupeau est bien dans le bâtiment. Il est lumineux, le soleil leur chauffe le dos, les vaches s’y sentent bien et circulent bien. Pour l’expression des chaleurs, c’est un régal ! On est descendus de 2,2 paillettes par vache à 1,7 paillette après être entrés dans le bâtiment. » Sur le plan sanitaire, l’effet a aussi été très net. Le Gaec avait un gros problème de cellules dans la stabulation paillée surpeuplée et mal ventilée : « il a été réglé en un an avec le nouveau bâtiment ».

Si c'était à refaire ? " Peut-être qu'on ouvrirait encore davantage le bâtiment en supprimant le bardage à l'Est, car c'est une zone où les vaches se couchent moins. "

À retenir

Des modules indépendants
Des couloirs d’exercice semi-couverts
Une ventilation maîtrisée par effet cheminée

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